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Rencontre avec Stephen Roux, ultra trailer

Ambassadeur et membre de la Team Guidetti Performance depuis sa création en 2020, Stephen s'est orienté vers l'ultra en 2019. Découvrez son parcours, ses habitudes d'entraînement, ses résultats 2021 et ses ambitions !

Stephen Roux ultra trail

Peux-tu nous parler de ton sport, le trail ?

Le trail, c’est de la course, principalement en montagne, avec du dénivelé positif et négatif. Les distances vont de 5-10km jusqu’à 160 km. C’est une des rares disciplines où il y a autant d’écarts entre les différents formats
C’est un sport très jeune puisqu’il n’a qu’une vingtaine d’années. Au début, on parlait de courses en montagne, montées sèches, de 20 à 30 km. Désormais les distances s’allongent, 160-200 km, et même au-delà des 300 km avec des formats extrêmes.

Quelles qualités sont nécessaires pour pratiquer le trail ?

La qualité principale selon moi, plus que tout le reste, c’est le mental. Il faut savoir se faire mal et repousser la douleur. Je fais le parallèle avec le vélo : tous les pro ont à peu près tous le même niveau, la différence se joue dans le mental. C’est pareil dans l’ultra trail.

Il faut aussi être un coureur complet : être performant sur du plat et sur du dénivelé.

Qu'est-ce que tu aimes particulièrement dans le trail ?

La course à pied est un sport avec peu de contraintes : il se pratique quand on veut, avec peu de matériel, qui ne nécessite pas de temps de préparation ni de temps d’approche. 

J’apprécie bien sûr les grands espaces, l’ambiance au milieu de la montagne, le calme.
C’est parfois un peu dur de sortir, mais une fois qu’on est dehors, on est heureux !

Les ultra trails permettent aussi de voyager, d’allier la course aux vacances

Depuis quand pratiques-tu ce sport ? Comment es-tu passé à l’ultra ?

Je fais du trail depuis 10 ans, surtout sous les 50-60 km (comme la Sainté Lyon). Je n’avais jamais passé plus de 10 h sur une course jusqu’à ma première expérience sur la Diagonale des Fous en 2019. 

Je suis passé à l’ultra un peu par hasard. Je me suis inscrit à la Diag avec un ami mais on ne pensait pas être pris ! Finalement, on a été tiré au sort et j’ai fini 50e en 32 h ! Je me suis rendu compte que je gérais bien les longues distances par rapport aux concurrents, que j’arrivai à maintenir l’allure.

Depuis j’ai fait deux autres ultras, en 2021 : le Corfoux Trail et l’UTMB. Et maintenant ce sont ces distances 100-160 km que je préfère.

Mais pour participer à ces longues distances, il faut s’entraîner sur des formats plus courts. Les pro font 4 ultras max par an, pour moi ça sera 1 ou 2. Il faut se mettre un ou deux gros objectifs dans l’année et placer des trails un peu plus courts entre.

Tu préfères courir seul ou à plusieurs ?

Je cours principalement seul. Mais en hiver, je pratique plutôt avec des amis car c’est plus facile de se motiver pour sortir quand il froid ! Idem pour les sorties longues ou les reconnaissances d’avant course. Même si les niveaux peuvent être différents en groupe, ça n’a pas d’incidence, ce qui compte c’est la distance parcourue.

J’ai la chance d’habiter en montagne de pouvoir m’entraîner sur du plat, comme sur du dénivelé et d’être bien habitué à l’altitude !

Quels sont tes résultats sur la saison 2021 ?

J’ai commencé la saison 2021 en Grèce avec l’ultra trail de Corfou sur le 114 km. La course s’est très bien passée, dès mi-course j’avais 1h30 d’avance sur le 2e. J’ai franchi la ligne d’arrivée en tête avec 3h d’avance (en 13h30), mais j’ai fini en boitillant à cause d’une fracture de fatigue au pied. Ce qui m’a valu un mois sans sport, puis une reprise en douceur pour un mois supplémentaire.

Ensuite j’ai fait le Duo des Fiz à Passy avec mon frère (25 km), trail que nous avons gagné !

J’ai à nouveau eu mal au pied donc j’ai fait beaucoup de vélo et seulement quatre sorties longues entre fin juillet et fin aout.

J’ai fini 8e sur le Trail des Hauts Forts et enfin je me suis lancé sur ma 1ère participation à l’UTMB. Avec seulement une dizaine de sorties en 3 mois, j’avais un peu d’appréhension… J’avais estimé que je terminerai en 27h (50e place) dans les meilleurs délais ou en 30h dans le pire des cas. Après un départ prudent et de très longues pauses, j’ai terminé en 25h59 à la 35e place !

Quel est ton plus beau souvenir ?

L’arrivée à l’UTMB, à 19h, à l’heure de l’apéro, dans une superbe ambiance, en même temps que les premières féminines.

Mais aussi mon départ sur la Diagonale des Fous, mon 1er ultra, où se mêlaient stress et excitation.

Quelle est ta routine d’entraînement ?

Dans la semaine, tous les jours ou tous les 2 jours, je fais des sorties courtes (environ 10-15 km). Le week-end, je fais des sorties plus longues de 3 à 4 heures environ.

Un mois avant un ultra, je fais une sortie d’une dizaine d’heures pour avoir un bon entraînement dans les jambes.

Pour être performant sur un ultra, il faut courir au moins 70 km par semaine (150 pour les meilleurs) surtout sur les périodes spécifiques.

On parle de temps, mais il faut aussi surtout parler de dénivelé. J’essaie d’alterner des semaines avec beaucoup de dénivelé et des semaines avec du plat.

Dès qu’il y a du de dénivelé, j’utilise mes bâtons Guidetti Platinium Aéro Perf.

En hiver, je fais aussi du renforcement musculaire en salle et du ski alpinisme. Je fais plus de plaine, de plat compte-tenu de la météo et de la neige.

Le vélo est aussi un bon complément, notamment pour les coureurs élites, mais personnellement, je manque de temps pour en faire. C’est aussi une bonne alternative lorsque l’on est blessé.

Au global, je fais en moyenne 10 heures de sport par semaine, ce qui n’est pas beaucoup comparé à d’autres ultra trailers qui sont plutôt autour de 15-30h.

Quelles sont tes ambitions pour la saison 2022 ?

Mon gros objectif est de refaire UTMB, en moins de 24h (TOP 15) en réduisant les pauses aux ravitos. Mon 2e gros objectif c’est le Lavaredo en Italie fin juin.

Je vais aussi refaire l’Ultra de Corfou, qui permet un bon redémarrage après l’hiver.

Propos recueillis par Aurélie Joubin le 6 décembre 2021.

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